mardi 13 mars 2007

0 ~ NENE : Le petit patron

Néné s'est fait homme et est devenu... mon patron
Je ne suis qu'une femme, toute crue prédestinée à devenir... son assistante.

Son boulot c'est sa vie / Mais son boulot c'est moi qui le fais.

J'écris ses courriers / Il rature
Je propecte honnêtement / Il paye des bitures
J'ai le chéquier / Il a la signature
Je monte des projets / Il inaugure.

Concluons que sans moi il ne serait rien / Il ne serait même plus patron d'ailleurs.

On me dit : où est le mal ?
Je réponds : là, ici bas.
Le mal est à la racine,
Racine carrée de son salaire
Egale le mien,
Jamais versé le 31, c'est mesquin.

Un peu de reconnaissance,
Un merci ?
Trêve de mièvrerie !
On est entrepreneur que diable !
Manquerait plus qu'on impose les "s'il vous plaît".
C'est que Néné est un puriste,
Il tient au français.
L'impératif existe en conjugaison
C'est bien pour l'usiter.

Ca y est, j'ai décidé,
Je vais quitter Néné.

Caché derrière son nombril
Il ne me voit pas venir.
A mon départ, j'aimerais le savoir
Perdu, largué, abandonné, ruiné,
C'est illusoire.
Et c'est lui faire concurrence sur les yeux bouchés.
Car lui, le connaissant
Je le sais capable face à cette nouvelle situation,
De se déclarer martyre
Et de finir, au terme de son chemin de croix,
Par se convaincre
Emerveillé
Que de patron il est devenu divinité.

ANPE, réseau,
2 mois plus tard,
Remis sur patte,
Néné s'est (re)fait homme et est devenu... TON patron.
Femme au chômage surdiplômée,
J'ai comme l'impression
Que tu vas payer pour tous tes pêchés !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

j'ai vécu cela aussi en pensant tous les jours que c'était moi... Même si tous les jours je grognais , j'avais trop de mal à imaginer que cela fut possible: la froide manipulation. Et puis un jour, je suis partie aprés lui avoir mis une petite tape sur museau et ça m'a fait un bien! Et j'ai compris que c'était bien lui et pas moi. Et au lieu de m'anéantir, finalement cela m'a grandi. Plus d'illusions, pas déçue, juste grandie. A moi, ma vie! Fonce : le monde t'ouvre les bras. Les poings serrés n'auront plus qu'à rester au fond de leurs poches devant une si belle poésie.

Question de territoire & instinct de propriété

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