jeudi 15 mars 2007

2 ~ NENE : La cécité

Néné est sensible.
Il a besoin qu’on l’aime
FORT.
Ceci étant dit
Voyons en quoi
Le défi s’avère
Sévère.
Néné est une plaie
Inapte au respect.
Un tel prédicat
Met haut la barre.
Moi finie la berne
En ce qui me concerne
J’affirme, j’assène
A corps perdu
Que Néné ne m’a jamais vue.
Pas pas regardée,
Je dis :
Pas vue.
Négligeable
Je ne fais qu’un avec la succursale.
Un tiers de jour
Cinq fois la semaine
Et pourtant
Il pourrait
Manifester une berlue
Et ne pas me reconnaître
Dans la rue.
Néné, enfin,
Je suis ton employée, ta salariée, ton assistante !
Voit toujours rien,
Ne voit que lui.
A croire
Que je suis derrière une putain
De glace sans tain.
J’ai beau la ramener,
Abuser de mon stabilo,
Coller moults post-it
Il ne sait pas que j’existe.
Je suis posée là,
Suis pas un mammifère,
Ni même un être vivant,
Juste un chien de céramique,
Chimérique.
Encore que c’est me donner beaucoup d’importance.
Souvent je pense
Etre une évanescence
Subtilement effacée
Derrière l’écran de veille
De Néné.
Alors quant à l’aimer
C’est difficile
Qui serait prêt à concéder
Un peu de sentiment
De pathos
A ce monstre à l’émotivité de blockhaus ?
J’ai renoncé
Aimer à mes dépens
Jamais, Néné !
Tu m’entends ?

1 commentaire:

Anonyme a dit…

eh la canine ca me fait plaisir tes textes vif incisif ce coming out me fait plaisir ce sera un secret bien gardé je veux faire parti de la cour du roi etre un bouffon de plus...

Question de territoire & instinct de propriété

Tous droits réservés. Toute utilisation de l'oeuvre ou d'une partie de l'oeuvre doit faire l'objet d'une demande préalable auprès de l'auteur qui peut donner ou non son consentement. (Articles L.111-1 et L.123-1 du code de la propriété intellectuelle)